5 méthodes pour financer son jeu vidéo
Le développement d'un jeu vidéo demande des ressources financières certaines. Découvrez les 5 méthodes les plus efficaces pour trouver les financements nécessaires à la réalisation de votre projet.
INTRODUCTION
Financer son jeu vidéo n’est pas une tâche aisée mais de nombreuses ressources sont à votre disposition pour vous aider à couvrir les dépenses liées à votre projet.
Dans notre précédent article, nous vous listions les différentes aides et subventions allouées aux projets de jeux vidéo. Dans cet article, nous abordons d’autres méthodes pour obtenir des financements.
Découvrez 5 pistes à explorer pour financer votre jeu vidéo:
La Love Money
Le financement participatif
Le prêt
La levée de fonds
La collaboration avec un éditeur
1. LA LOVE MONEY
La love money correspond aux sommes d’argent données par la famille et les proches du porteur de projet. Généralement, elle est récoltée au tout début de l'aventure entrepreneuriale, comme un coup de pouce et une marque de confiance de vos proches. Le montant récolté en love money atteint rarement un montant très élevé mais représente une aide précieuse pour engager le projet.
Si la love money peut prendre la forme d’un simple don, elle peut également permettre à vos proches d’entrer au capital social de votre studio : tout comme dans le cas d’investisseurs professionnels, vos proches peuvent alors recevoir des bénéfices et prendre part aux décisions. Factuellement, il est rare que les proches d’un entrepreneur s’impliquent réellement dans les décisions stratégiques. L'apport en Love money représente plus une marque d’affection qu’un individu témoigne pour aider quelqu’un qu’il aime à financer son jeu vidéo (d'où le terme "LOVE money").
Cependant, en fonction du montant investi, il sera intéressant voir nécessaire d'encadrer cet apport.
En effet, vos proches peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu pour « souscription au capital de sociétés non cotées ». Cette réduction s’élève à 18% de la somme investie si la personne concernée remplit certaines conditions.
En outre, pour les apports d'un montant significatif, le proche qui vous aura fait confiance pourra apprécier de se voir proposer d'être intégré au capital et de recevoir ainsi un certain rôle dans le développement de votre projet ainsi qu'un "retour sur investissement".
ATTENTION: Ne pas confondre Love Money et prêt entre proches! La Love money est donné à l'entrepreneur sans attente de retour ou de remboursement.
Dans tous les cas, gardez à l'esprit que ces sommes, quelles soient importantes ou dérisoires, représentent une marque de confiance que vous vous devez de respecter!
2. LE FINANCEMENT PARTICIPATIF
Particulièrement populaire dans les milieux créatifs, le financement participatif consiste à faire appel au public et aux consommateurs pour financer votre projet. Ces plateformes laissent les donateurs libres du montant de leur contribution et permettent de leur proposer des récompenses spéciales si le projet venait à être concrétisé
Certains porteurs de projets instaurent un système de paliers : plus le don est important, plus le participant peut prétendre à des récompenses importantes comme être mentionné dans les crédits du jeu ou recevoir une superbe édition collector impossible à obtenir autrement.
Kickstarter
Une des plateformes les plus populaires. Kickstarter a permis à de nombreux jeux de voir le jour comme Yooka-Laylee, Pillars of Eternity ou Shenmue III. Plus récemment, The Witch’s Bakery du jeune studio français Sunny Lab a rencontré un incroyable succès avec plus de 300 000 euros récoltés (contre un objectif initial de 70 000 euros). À noter que Kickstarter pratique la politique du « tout ou rien » : le versement des fonds collectés ne se fait qu’à condition que l’objectif de financement ait été atteint.
Si vous atteignez votre objectif, sachez que Kickstarter prélève une commission de 5% du montant total.
Ulule
Ulule est l’équivalent français de Kickstarter et permet également de financer son jeu vidéo. Récemment, la société Elder-Craft et ses partenaires, dont le le studio français Ludogram a récolté près de 470 000 euros grâce à une campagne Ulule pour son jeu Worlds of Aria! Notons que l'objectif initial était de 30 000€ !
Contrairement à Kickstarter, Ulule permet de récupérer les dons reçus, même si l’objectif de financement n’a pas été atteint, dans le cas d’une campagne fonctionnant sur des dons sans contreparties.
Ulule propose en effet trois modes de collectes de financement : les collectes avec contreparties (offrir quelque chose en échange de la contribution), les collectes de dons (pas de contreparties) et les collectes par abonnements (soutient récurrent en échange d’avantages exclusifs à la manière de Patreon par exemple).
Ulule prélève une commission de 8% TTC.
Indiegogo
Moins connu que les plateformes généralistes comme Kickstarter et Ulule, Indiegogo se démarque de ses concurrents en proposant des services additionnels pour accompagner vos campagnes de financement.
En amont de la campagne proprement dite, Indiegogo propose par exemple un « pre-launch » permettant de communiquer sur votre campagne de financement avant son lancement.
Après la campagne de financement, Indiegogo dispose de sa propre plateforme d’e-commerce sur laquelle les utilisateurs peuvent vendre leurs produits fraîchement financés par les donateurs. Il est également possible d’élargir une campagne de financement en cours en étendant sa portée pour toucher de nouveaux donateurs potentiels ou de transiter d’Indiegogo vers une autre plateforme de financement participatif si vous le souhaitez.
En fonction des services, Indiegogo prélève une commission allant de 4 à 10%.
KissKissBankBank
Autre plateforme française, KissKissBankBank donne également sa chance à de nombreux projets, dont des projets de jeu vidéo.
KissKissBankBank permet de lancer trois types de campagnes :
Cagnotte : la campagne classique avec un objectif à atteindre.
Précommandes : pour ceux qui veulent faire tester leurs produits et récolter des avis de consommateurs.
Abonnement : une façon de percevoir des dons mensuellement ou trimestriellement pour se financer sur du long-terme.
Une particularité de KissKissBankBank est que les porteurs de projet fixent eux-mêmes la commission prélevée. Plus précisément, vous avez le choix entre trois formules : plus la commission prélevée par KissKissBankBank est élevée, plus vous aurez accès à des services additionnels. Les services additionnels en question sont variés et comprennent, entre autres, la possibilité de prolonger une campagne ou de bénéficier des canaux de communication de la plateforme. Les commissions fonctionnent sur un système de paliers à 5% et 10%.
La plateforme organise également des appels à projet dans de nombreux secteurs, dont celui du jeu vidéo avec la Game Cup. Les lauréats de cette initiative reçoivent des aides variées, allant d’une dotation de 20 000 euros versée sur une cagnotte KissKissBankBank à la possibilité d’être hébergé et équipé sur la campus du Cnam - Enjim pour donner un coup d’accélérateur à votre projet. Plusieurs typologies de candidats sont autorisées à se présenter : en fonction de la date de création de votre studio, vous serez amenés à candidater à différents prix de la Game Cup. Vous pouvez trouver toutes les informations de l’édition 2024 sur ce lien.
Gamearly
Notez qu'un tout nouvel acteur français s'est mis en tête de bousculer les codes de financement du jeu vidéo en offrant aux porteurs de projets et aux studio un outil qui pourrait bien changer la donne.
Gamearly, du studio corse Phoenix Block 3, est une plateforme innovante française qui révolutionne le financement et le développement des jeux vidéo en favorisant une collaboration active entre créateurs, développeurs et joueurs. Contrairement aux modèles traditionnels, Gamearly intègre la communauté dès les premières étapes de la création, permettant aux joueurs de participer à des missions, de voter sur des projets prometteurs et de contribuer à la direction artistique et narrative des jeux en développement.
Cette approche collaborative offre plusieurs avantages notables. Elle permet aux studios de recueillir des retours précieux et de tester des concepts auprès d'une audience ciblée, réduisant ainsi les risques liés au développement. De plus, en impliquant les joueurs dans le processus de création, Gamearly favorise un sentiment d'appartenance et d'engagement, ce qui peut se traduire par une base de fans plus fidèle et enthousiaste lors du lancement du jeu (et donc un besoin financier moindre en marketing de lancement).
En intégrant des mécanismes de financement participatif, Gamearly offre aux studios une alternative aux méthodes traditionnelles de financement. Les créateurs peuvent lever des fonds directement auprès de leur communauté, tout en renforçant la visibilité et l'intérêt autour de leur projet.
3. Les prêts
Dans le cadre de la recherche de financement pour développer un jeu vidéo, le recours aux prêts constitue une solution classique mais efficace. Bien que les banques et les institutions financières soient parfois frileuses face à ce secteur perçu comme risqué, différentes formes de prêts peuvent être envisagées par les studios. Parmi elles, on retrouve le prêt bancaire, le prêt d’honneur, ainsi que certains prêts spécifiques aux industries culturelles. Chaque option présente ses propres caractéristiques, avantages et inconvénients.
Le prêt bancaire
Le prêt bancaire est l’une des solutions les plus connues. Il s’agit d’un financement accordé par une banque, remboursable avec intérêts sur une période définie.
Ce type de prêt permet généralement d’obtenir des montants significatifs, souvent supérieurs à d’autres sources de financement. En outre, établir une relation de confiance avec une banque peut ouvrir la porte à des services financiers complémentaires, comme des découverts ou des garanties supplémentaires.
Cependant, obtenir un prêt bancaire dans le secteur du jeu vidéo peut s’avérer complexe. Les établissements financiers demandent fréquemment des garanties personnelles ou professionnelles et appliquent des taux d’intérêt parfois élevés. Le secteur, encore mal compris, est souvent perçu comme instable, ce qui complique davantage les démarches.
LE TIPS DE GAME AND RULES : Sauf exception, le prêt bancaire ne doit pas être le financement sur lequel compter dès le début d'un projet. Il faudra attendre d'être prêt à montrer à vos interlocuteurs que le risque est maîtrisé:
Présentez un business plan solide avec des projections financières réalistes et des preuves de marché (précommandes, communauté engagée).
Montrez vos compétences en gestion et vos réalisations passées pour rassurer sur votre capacité à mener le projet.
Explorez les banques ayant des expériences avec des industries créatives.
Prêt d’honneur
Une autre alternative intéressante est le prêt d’honneur. Ce type de prêt, proposé par des réseaux comme Initiative France ou Réseau Entreprendre, se distingue par son absence de garantie et d’intérêts. Il vise à soutenir les entrepreneurs en leur permettant d’accéder à des financements sans risque personnel. Le prêt d’honneur est souvent accompagné d’un suivi ou d’un accompagnement par des experts, ce qui représente un atout considérable pour des structures naissantes.
Cependant, les montants accordés sont généralement limités, oscillant entre 5 000 et 50 000 euros, et l’obtention du prêt nécessite la présentation d’un dossier solide. Dans la plupart des cas, les candidats doivent également passer devant un comité pour défendre leur projet. De plus, même si les organismes proposant ce type de mécanismes de financement, commencent de plus en plus à intégrer des projets innovants dans leur spectre d'intervention, il sera primordial de trouver un interlocuteur rompus aux projets issus des ICC pour faciliter le dialogue et la préparation du dossier.
LE TIPS DE GAME AND RULES: Pour maximiser ses chances, il est judicieux d’intégrer ce prêt dans un plan de financement global, en montrant comment il complète d’autres apports financiers. Valoriser l’impact local ou innovant du projet est également essentiel, ces organismes cherchant à soutenir des initiatives à forte valeur ajoutée pour l’économie ou la culture locale.
Prêts spécifiques aux industries culturelles
Enfin, certains prêts spécifiques aux industries culturelles peuvent représenter une option pertinente pour les studios de jeux vidéo. Des organismes comme l’Institut pour le Financement du Cinéma et des Industries Culturelles (IFCIC) proposent des financements spécialement conçus pour répondre aux besoins des entreprises créatives. Ces prêts, adaptés aux réalités du secteur, offrent souvent des conditions de remboursement flexibles. Cependant, leur disponibilité est limitée, et la concurrence pour y accéder est élevée. Pour se démarquer, un studio doit souligner l’aspect culturel et innovant de son projet, tout en précisant les retombées économiques et médiatiques attendues pour la région ou l’industrie.
Dans l’ensemble, réussir à obtenir un prêt dans le secteur du jeu vidéo demande une préparation rigoureuse. Il est essentiel de présenter un dossier clair et professionnel, comprenant un business plan détaillé, un budget prévisionnel précis, ainsi que des preuves tangibles de traction, telles qu’un prototype ou des précommandes. Développer son réseau et s’appuyer sur des partenaires ou des associations reconnues peut également jouer en faveur du studio. En montrant qu’il allie créativité et solidité entrepreneuriale, un studio peut transformer les réticences initiales en opportunités concrètes de financement.
Ainsi, bien que l’accès aux prêts puisse sembler difficile pour les studios de jeux vidéo, cette solution reste un levier puissant pour assurer la pérennité financière d’un projet ambitieux.
4. La levée de fonds
Le levée de fonds est devenu, avec l'essor du modèle économique des start up, un mode de financement quasi incontournable mais dont la réalité est souvent fantasmée. En effet, la levée de fonds, bien que tout à fait intégrable dans la stratégie financière d'un studio, doit cependant être maniée avec précaution.
Une levée de fonds consiste à rechercher des financements auprès d’investisseurs. On peut la considérer comme la version professionnelle du financement participatif : au lieu de s’adresser au grand public, la levée de fonds fait appel à des investisseurs privés ou des structures institutionnelles, qui injectent des moyens financiers dans le capital de votre entreprise.
Ces investisseurs peuvent être des personnes individuelles, comme les business angels. Ces derniers se spécialisent souvent dans les entreprises et projets innovants à fort potentiel. Certains business angels s’intéressent particulièrement aux jeux vidéo, et le SNJV (Syndicat National du Jeu Vidéo) a d'ailleurs créé une plateforme de mise e relation entre porteurs de projets et professionnels du secteur souhaitant investir; "France Business Angels" .
En parallèle, des sociétés dédiées à la recherche et au soutien des jeunes entreprises innovantes, ainsi que des fonds de capital-risque (ou Venture Capital), peuvent s’avérer être des partenaires intéressants. Ces derniers, attirés par des projets à fort potentiel de rentabilité, sont susceptibles d’investir dans des studios de jeux vidéo prometteurs.
Cependant, il est essentiel de garder à l’esprit que la levée de fonds, bien qu’efficace, s’accompagne de conséquences majeures. En intégrant des investisseurs dans votre capital social, vous diluez automatiquement votre influence au sein de l’entreprise. Plus la somme injectée est importante, plus les exigences des investisseurs sont élevées. Par exemple, les fonds de capital-risque demandent fréquemment un siège au conseil d’administration pour avoir un droit de regard sur les décisions stratégiques et assurer un retour sur investissement.
Vous devez donc vous poser une question cruciale avant de vous lancer dans la levéd de fonds : jusqu’où êtes-vous prêt à renoncer à votre liberté de décision ? Votre liberté créative n’est pas une négociation à prendre à la légère. Cherchez des investisseurs qui comprennent et soutiennent votre vision. Un projet de jeu vidéo n’est pas simplement une entreprise : c’est une œuvre à part entière. Perdre le contrôle créatif pourrait dénaturer l’essence même de votre projet.
LE TIPS DE GAME AND RULES: Enfin, il est crucial d’éviter de penser le développement de votre jeu comme celui d’une start-up classique. L’objectif principal d’un studio de jeux vidéo est de créer des expériences artistiques et interactives, et non de se conformer à une course effrénée à la croissance ou à la rentabilité immédiate. Adopter un modèle purement start-up peut conduire à des compromis risqués : priorisation excessive des gains financiers à court terme, pression pour sortir des produits avant qu’ils ne soient prêts, ou orientation vers des tendances de marché au détriment de l’identité du projet. Le secteur du jeu vidéo est très spécifique et nécessite donc une approche aussi spécifique.
En somme, si la levée de fonds peut accélérer le développement de votre jeu et offrir des moyens conséquents, elle doit s’inscrire dans une stratégie réfléchie et alignée avec votre vision. Sachez poser des limites claires et choisissez des partenaires qui partagent votre ambition sans compromettre l’essence de votre travail.
5. La collaboration avec un éditeur
Trouver un éditeur est une méthode courante pour financer une partie des dépenses de développement d’un jeu vidéo. Mais le rôle d’un éditeur dépasse largement le simple soutien financier. Un bon éditeur est un partenaire stratégique capable d’apporter une expertise précieuse tout au long du développement et de la commercialisation de votre projet.
L'éditeur est souvent perçu comme le recours obligatoire pour espérer faire percer son jeu sur le marché à grand coups de budget marketing mirobolants. Il est vrai, que aujourd'hui, le marché n'a jamais été aussi saturé, particulièrement dans le secteur du jeu mobile et que les coûts marketing nécessaires à la réussite de la sortie d'un nouveau jeu vidéo peut parfois représenter une part importante du budget global de développement du jeu.
Si l'éditeur a les moyens financiers et humains de pousser une bonne campagne marketing pour donner de la visibilité à un jeu, son rôle ne s'arrête pas là. En plus de gérer le marketing et la communication pour s'assurer que votre jeu trouve son public, l'éditeur peut contribuer à des aspects spécifiques du développement. Il peut par exemple prendre en charge la localisation (traduction et adaptation culturelle) de votre jeu en plusieurs langues pour toucher un public international. De même, il peut organiser des playtests, identifier des points d’amélioration, et optimiser l’expérience utilisateur avant la sortie officielle. Les éditeurs ont aussi les moyens et les contacts pour vous aider à participer à des événements majeurs, comme des salons internationaux (Gamescom, Tokyo Game Show) ou des showcases dédiés aux jeux indépendants.
Un autre atout clé des éditeurs est leur expertise en gestion de projet. Ils peuvent vous aider à établir un planning réaliste et à coordonner les différentes étapes du développement, un avantage crucial pour respecter vos délais et maintenir la qualité de votre jeu.
En échange de ces services, l'éditeur percevra un pourcentage des revenus générés par votre jeu lors de sa commercialisation. Ce pourcentage, appelé royalties, peut varier considérablement selon les éditeurs et dépendra des termes du contrat signé. Certains éditeurs demandent une exclusivité pour la distribution de votre jeu, ce qui implique que toute la diffusion passera par leurs canaux, tandis que d'autres sont plus flexibles.
Choisir le bon éditeur : une décision cruciale
Le choix de votre éditeur ne doit donc pas se faire à la légère. Il est essentiel de s’assurer que la philosophie et les attentes de l’éditeur correspondent à votre vision créative. Un éditeur trop directif pourrait imposer des changements qui dénaturent votre projet ou fixer des deadlines intenables. Par ailleurs, certains éditeurs peuvent privilégier des choix commerciaux au détriment de la qualité ou de l’identité de votre jeu.
En France et en Europe, plusieurs éditeurs se sont illustrés en collaborant avec des studios indépendants. Voici une petite liste non exhaustive de quelques éditeurs intéressants :
Focus Entertainment (France) : Cet éditeur a soutenu des studios français comme Asobo Studio pour A Plague Tale: Innocence et A Plague Tale: Requiem. Focus est réputé pour son engagement auprès de projets ambitieux.
Ankama Games (France) : En plus de ses propres créations (Dofus, Wakfu), Ankama soutient des studios indépendants et propose des opportunités intéressantes pour des projets créatifs.
Arte Studio (France) : Acteur méconnu de l'édition de jeu vidéo, Arte s'engage auprès de projet de jeu vidéo ayant un aspect culturel fort et différenciant.
Devolver Digital (USA, mais actif en Europe) : Bien qu’américain, Devolver a collaboré avec des studios français comme Le Cartel Studio (Heave Ho) et Sloclap (Sifu). Devolver est connu pour son soutien aux jeux originaux et audacieux.
Team17 (Royaume-Uni) : L’éditeur derrière la série Worms accompagne de nombreux projets indépendants et a récemment travaillé avec des studios européens sur des titres comme Overcooked! ou Blasphemous.
Plaion (anciennement Koch Media) (Allemagne) : Un acteur européen majeur qui propose une large palette de services aux développeurs, y compris pour des studios français.
Notez que l'Agence Française pour le Jeu Vidéo propose une liste de tous les éditeurs de jeux vidéo en France .
LE TIPS DE GAME AND RULES: Si collaborer avec un éditeur offre des avantages évidents, il faut rester vigilant. Analysez attentivement le contrat proposé : qu’il s’agisse des royalties, des délais de paiement ou des éventuelles clauses de reprise des droits, tout doit être clair et aligné avec vos objectifs. Vérifiez également la réputation de l’éditeur : discutez avec d’autres développeurs ayant travaillé avec lui pour comprendre leurs expériences.
Préparer un dossier solide pour présenter votre projet : un pitch impactant, une démo jouable convaincante et un plan de développement clair sont indispensables pour séduire un éditeur. Mettez en avant votre vision unique et votre capacité à mener le projet à bien. Une preuve de traction marché sera forcément un plus pour prouver le potentiel de votre jeu.
Enfin, gardez en tête que travailler avec un éditeur, c’est aussi partager une partie du contrôle de votre projet. Si vous êtes attaché à une liberté créative totale, envisagez les termes de l’accord en conséquence ou explorez d’autres sources de financement. Une bonne collaboration repose sur la confiance mutuelle et un respect réciproque des objectifs.
Avec le bon partenaire, un éditeur peut transformer un projet prometteur en un véritable succès commercial et critique, tout en allégeant les défis liés au financement et à la production.
EN BREF
Qu’il s’agisse d’un premier projet ou d’une production plus ambitieuse, les opportunités pour financer un jeu vidéo sont nombreuses et diversifiées. Entre les aides publiques évoquées dans notre précédent article et les solutions complémentaires comme le financement participatif, les prêts, la levée de fonds ou encore la collaboration avec un éditeur, chaque option offre des avantages spécifiques mais aussi des défis.
Toutefois, ces opportunités ne se concrétisent pas sans effort. Les financements, quels qu’ils soient, exigent des démarches rigoureuses, des dossiers solides, et parfois une capacité à convaincre des partenaires exigeants. Mais plus encore, ils impliquent souvent des engagements à long terme pouvant influencer l’avenir de votre studio. Une levée de fonds peut diluer votre pouvoir décisionnel, une collaboration avec un éditeur peut affecter votre liberté créative, et la gestion d’un prêt nécessite une stabilité financière stricte.
Dans cette industrie dynamique, où l’innovation est clé, il est tentant de vouloir avancer rapidement. Pourtant, la prudence et la réflexion stratégique restent vos meilleurs alliés. Chaque méthode de financement doit être analysée avec soin pour s’assurer qu’elle correspond à vos besoins, à votre vision et à vos objectifs à long terme. Prendre le temps de bâtir un plan financier solide et de choisir les partenaires adéquats, c’est maximiser vos chances de réussite tout en préservant ce qui fait la singularité de votre studio et de vos créations.
Dans le jeu vidéo comme dans toute entreprise créative, la patience et la stratégie ne seront jamais obsolètes. Axez vos décisions sur une vision claire et un équilibre entre financement, liberté et ambition : c’est là la clé pour transformer vos projets en succès durables.
Pour vous aider Game and Rules a créé pour les fondateurs de studio de jeu vidéo des services et des outils spécifiques. N’hésitez pas à nous contacter pour plus de renseignements.